2ème GUERRE MONDIALE : VITRAC, AU CŒUR DU MAQUIS

La maison de la Résistance René Michaud située à Chasseneuil sur Bonnieure, lieu de mémoire, retrace l'histoire du maquis de Bir Hacheim pendant la seconde guerre mondiale et plus particulièrement la période 1943/1944. Le maquis de Bir Hacheim prend naissance en septembre 1943 sous le commandement d'André Chabanne. Le musée de Chasseneuil présente des photos, des peintures, des documents, du matériel, des maquettes, des personnages de cette époque. Nous vous présentons ci-dessous le témoignage poignant d'un de ces maquisards : Edgar Bissirier ainsi que des documents concernant deux autres valeureux membres du maquis : Emile Blanchon et René Goursaud.

Pour en savoir plus , nous vous conseillons la visite du Musée (Ouvert du Mardi au Samedi de 10h à 12h puis de 14h30 à 18h - entrée gratuite) et du Mémorial de la Résistance (Accès gratuit - Ouvert au public toute l’année) de Chasseneuil sur Bonnieure.

Nous avons également relevé des adresses de sites documentés dont voici les liens : 

Site officiel de la ville de Chasseneuil sur Bonnieure  -  Site du musée de la Résistance d'Angoulême  -  Chemins de mémoire -

  

Bonne lecture - Alain et Marie-Madeleine Bohère - Avril 2011 - 

 

 

Edgar Bissirier vient d’avoir 90 ans le 8 mars dernier. Avec Georgette son épouse (vieille ou la blonde comme il dit avec malice), il forme un couple  très attachant, toujours rendant service et toujours dynamique malgré le poids des ans (174 ans à eux deux !).

Edgard, remarquable aussi pour son absence de cheveu blanc (tout comme Georgette d’ailleurs) a toujours été très actif et aussi très discret.

Il connaît bien l’histoire de Vitrac, de ce coin de Charente limousine. Lui-même a d’ailleurs contribué activement à l’écriture de cette histoire.

Aujourd’hui son implication au musée Bir Hacheim de Chasseneuil sur Bonnieure (photos ci-dessous) lui permet de transmettre aux plus jeunes (et à des anciens) de la région mais aussi de toute la France ce qui aura marqué sa jeunesse : la résistance et son engagement au maquis.

 

 

Photo de droite : la maquette du gourbi réalisée par Edgar.

 

Présentation à des jeunes et à des plus anciens en compagnie de M.Hervé Soury responsable du musée.

 

Quel âge avais-tu lorsque tu es entré dans le maquis ?

  

J’avais 23 ans. Je venais de faire deux ans de chantiers de jeunesse à Pontgibaud (près de Clermont – Ferrand) pour éviter d’aller travailler en Allemagne. J’étais déjà clandestin à l’époque et on m’avait même fait faire des faux papiers au nom d’Henri Masson  (Henri est mon deuxième prénom et j’étais maçon de profession), cela grâce à une amie résistante qui travaillait à la préfecture de Clermont. C’est tout naturellement que, lorsque j’ai quitté les chantiers, j’ai demandé à entrer au maquis.

 

Où habitais-tu à l’époque ?

A Vitrac. Je suis né à Vitrac et j’ai toujours vécu à Vitrac. Je travaillais avec mon père à la maçonnerie. Mon père était également réparateur de bicyclette. Beaucoup d’artisans à ce moment là avaient un double emploi.

 Comment s’est passé ton recrutement ? 

J’aurai voulu entrer au maquis dès le mois de février mais un de nos amis à mon père et à moi m’avait alors dit qu’ils étaient en surnombre et surtout qu’ils n’avaient pas assez d’armes. Par contre il me proposa pour leur rendre service d’aller monter la garde toutes les nuits Chez Galardou, un hameau situé juste au-dessus du bourg de Vitrac,  pour prévenir d’un éventuel déplacement des troupes allemandes vers la zone du maquis. C’est ainsi que je suis entré dans le maquis sans y être vraiment ! Début août 1944, avec deux de mes camarades Alexandre Denys et Marc Colombier, j’ai demandé à nouveau à entrer officiellement dans le maquis. Nous sommes alors allés à Puyravaud pour nous faire enrôler.

Nous avons été accueillis par André Chabanne et des officiers qui nous ont fait remplir un petit questionnaire d’engagement.

  

Y avait-il d’autres maquisards à ta connaissance à Vitrac ? 

Oui, avant nous Jean et Louis Vergnaud, tes oncles, avaient rejoint le maquis FTP (Francs Tireurs Partisans) du colonel Bernard (Lelay) à Chabanais. Sinon, il y avait aussi René Goursaud, Marcel Précigout qui a été tué à Xambes, Pierre Lalay qui a été fusillé à Poitiers et Jean Lalay.

Voilà pour les jeunes que je connaissais mais il y avait aussi à Vitrac des personnes plus âgées comme par exemple Emile Blanchon, mon père, Lassoutière et quelques autres. Il y avait une union pour agir, pour ne pas se laisser faire.

 

Étiez-vous nombreux à l’époque à vous engager ainsi ? 

Nous étions une centaine dans la compagnie. Bien sûr nous ne nous connaissions pas avant pour la plupart mais il ne nous a pas fallu longtemps pour faire connaissance.

 

Où étiez-vous cantonnés ? 

Au début,  on nous a envoyés au village de Chez  Senelle entre Cherves et Montemboeuf.

Arrivés là-bas, il y avait déjà du monde. Et ils manquaient toujours d’armes.

 « - Vous n’avez pas d’arme ?

-         Si bien chez moi, un pistolet d’ordonnance de 1888 et une dizaine de balles. (C’était un pistolet à barillet de la guerre de 14/18)

-         Bon, il faut aller le chercher. »

 

Première nuit. Où coucher ? J’ai fait comme les copains. On a dormi sur des fagots. Le lendemain, nous les avons recouverts de fougères. C’était déjà mieux. Quelques jours plus tard, on nous a ouvert une grande maison et nous avons pu dormir sur le parquet. C’était dur mais quand même mieux que les fagots !

 

Nous étions une centaine d’hommes. La ferme avait été mise à notre disposition par des cultivateurs  qui habitaient là : monsieur et madame Rouleau qui nous ont bien rendu service car ils nous donnaient aussi du bon  lait à boire  ce qui par ces temps de nourriture restreinte nous arrangeait bien.

 

Dès le début, nous avons failli être repérés par un avion allemand qui survolait le domaine. Nous étions sur le qui-vive et il s’en est manqué de peu que l’un des hommes de la compagnie tire sur lui. Heureusement d’autres l’en ont empêché sauvegardant ainsi notre cachette.

 

de qui dépendiez-Vous ?

Nous, nous étions A.S. (Armée Secrète) 18. Nous dépendions directement de Londres. Nous avons été rejoints par l’A.S 15 cantonnée près de Champagne Mouton. Le maquis de Bir-Hacheim a été « parrainé » en janvier 1944  par un chef envoyé par la liaison interalliée de Londres. C’était au tout début du maquis et il n’y avait pas beaucoup d’hommes. Il a visité le gourbi et a dit : « Cela me plaît. C’est là que nous allons établir notre P.C. (Poste de Commandement). »

 Hélas, ce chef qui n’était autre que le colonel Bonnier est  parti en mission à Bordeaux le surlendemain où il a été arrêté. Pour ne pas parler, il a avalé la pilule de cyanure qu’il avait sur lui.

 Depuis quand le maquis de Bir Hacheim existait-il ?

Depuis septembre 1943. Le premier maquisard fut Marcel Gautier qui était  en Allemagne pour le STO (Service du Travail Obligatoire) et qui avait eu une permission  pour se marier à Chasseneuil. Il s’est bien marié mais lors du voyage de retour, il a sauté  du train et a pris le maquis pour ne pas être repris. Il a ensuite été rejoint par des réfractaires au STO qui avaient été découverts alors qu’ils s’étaient cachés au château de Chasseneuil dans la propriété de M. Guy Pascaud. Tous ces réfractaires se sont installés dans des gourbis (abris rudimentaires) dans les bois près de Cherves  à Fougères notamment. Après la prise d’Angoulême, tous les maquis ont été regroupés et nous sommes devenus FFI (Forces françaises de l’Intérieur). Le maquis de Bir Hacheim comprenait à l’époque onze compagnies soit 1200 bonshommes ! Il est devenu 6ème régiment d’infanterie Bir Hacheim.

 

Comment étiez-vous organisés ?

 

Nous étions tous des volontaires. Ceux qui comme moi avaient fait leur préparation militaire se sont automatiquement retrouvés en responsabilité. J’ai été chargé de la formation des gars : leur apprendre à marcher au pas, à monter et démonter un fusil… comme un gradé militaire à la différence que je n’en ai jamais eu le grade en question.

 

Connaissiez-vous vos chefs ?

Nous connaissions surtout le colonel André Chabanne et le chef Luc  (Hélène Nebout)  et Guy Pascaud qui étaient nos chefs.

 

Y avait-il des femmes avec vous ?

Pas avec nous. Il y avait bien des infirmières mais elles étaient au P.C. (Poste de Commandement)

 

Y avait-il des jeunes, des anciens ?

Nous étions beaucoup de jeunes mais les anciens étaient là aussi pour nous soutenir et apporter leur savoir et leur expérience.

 

Aviez-vous le droit de rentrer chez-vous de temps en temps ?

 

Pour moi, il n’y avait pas de problème. Je rentrais me changer dès que nécessaire. C’était différent pour ceux qui venaient de la zone occupée. Heureusement les langues se sont déliées au fil des jours et nous avons appris qu’il y avait un dépôt de couvertures et de chaussures  du 30ème DCP à l’ancienne tannerie de Chasseneuil. Le corps franc (unité spécialisée dans les opérations de type « coup de main ») a été chargé de faire sauter les cadenas pour récupérer tout ce matériel et le chef Luc a organisé des ateliers de couture là où se trouve aujourd’hui le musée de Bir Hacheim pour confectionner des uniformes (pantalons et blousons) aux maquisards.

 

Cela n’était-il pas dangereux ? Ne risquiez-vous pas d’être dénoncés ?

 

Non, pas vraiment. Bien sûr, tout le monde était au courant, .mais le rapport de forces était en notre faveur.  Il y avait des collaborateurs, des miliciens, que nous connaissions bien mais quand ils ont vu l’ampleur que prenait le maquis, ils ont dû se dire qu’il valait mieux se taire.

 

Comment étiez-vous ravitaillés ?

 

Il y avait des bons de réquisition et nous recevions de l’argent français imprimé à Londres lors des parachutages. L’intendance s’occupait des achats et achetait par exemple des bêtes qui étaient abattues sur place. Au départ, plusieurs personnes nous ont fait des dons, des boulangers, des bouchers des fermiers et des habitants. Je me souviens de la fille d’un boucher de Chasseneuil qui allait déposer de la viande donnée par son père dans un transformateur que les maquisards récupéraient ensuite. Il n’y avait pas de femmes dans la compagnie mais les femmes participaient aussi à la résistance par ces nombreux gestes d’aide active.

  

Comment vous déplaciez-vous ?

 

En camion et en voitures légères. Nous avions un vieux Renault et un V8 de l’ambassade d’Espagne qui avait été récupéré sur la RN10 chargé de documents. Nous avions aussi des tractions avant Citroën, des Peugeot…

 

Quel accueil aviez-vous dans la population ?

Toujours bon. Il faut dire que le débarquement avait eu lieu que les forces alliées avançaient ce qui encourageait ceux qui nous soutenaient et qui effrayait ceux qui avaient collaboré avec l’ennemi.

 

Y avait-il des soldats allemands dans votre secteur ?

 Non. Je me souviens seulement du passage de trois side-cars allemands chez Garlardou à Vitrac le jour où ils sont arrivés à Chasseneuil.

 

Où se trouvait la ligne de démarcation ?

La première qui a tenu deux jours se trouvait le long de la ligne de chemin de fer, puis elle a été déplacée quelques jours au niveau de la Bonnieure au lieu dit les Charmilles et a été établie définitivement à la hauteur du village de Saint Mary. Sur chaque route se trouvaient des soldats Allemands qui filtraient le passage. Celui – ci n’était possible que pour les personnes qui disposaient d’un laissez-passer établi par la mairie.

 

Aviez-vous des relations avec les autres organisations de maquisards ?

Oui bien entendu, nous étions tous des résistants volontaires. La différence était que certains d’entre nous étaient plus ou moins engagés politiquement.

 

À quel type d’opérations participiez-vous ?

 

Pour les sabotages, il y avait une section spécialisée qui était dirigée par Jacques Nancy qui se trouvait dans le sud du département vers Villebois.

Personnellement, j’étais responsable des parachutages. Nous étions douze. Nous logions dans une grange à Fougères. Toutes les nuits, il fallait monter la garde et être prêts à un éventuel parachutage car ceux-ci avaient lieu exclusivement la nuit entre minuit et deux heures du matin.. Le terrain de Fougères était important car son rayon d’action était d’une centaine de kilomètres. Lorsqu’un maquis n’avait pas pu, pour une raison ou une autre, recevoir un parachutage, les avions étaient automatiquement dirigés sur nous. Je me souviens d’une livraison de détonateurs et d’explosifs destinés au groupe de Jacques Nancy que nous avons reçue de manière « improvisée ». Là, nous avions vraiment eu peur car nous ne savions pas au départ, en entendant les  moteurs d’avions en approche, à qui nous avions affaire et il avait fallu quand même allumer les feux pour indiquer notre position.

Démonstration à la maison de la Résistance

 

Comment étais-tu informé des parachutages ?

 

La mission interalliée prévenait le colonel Chabanne par des messages qui étaient diffusés sur la radio (Radio Londres). Je me souviens du premier message que nous avons reçu qui était : «  Zigounette fera du vélo ce soir. » Le colonel Chabanne me prévenait alors : « Edgard, il y a un parachutage annoncé. » Mais le parachutage n’était pas forcément pour la nuit même. Il nous fallait donc être opérationnels en permanence toutes les nuits à partir de  la transmission de l’information. Tous les soirs, nous préparions le terrain. Nous disposions trois tas de fagots en triangle de 50 mètres de côté, fagots auxquels nous devions mettre le feu juste avant l’arrivée des avions pour délimiter le terrain. Lorsqu’ils avaient bien repérés notre position et qu’ils s’étaient bien placés en ligne, j’émettais un code lumineux à l’aide d’un phare branché sur une batterie et à ce signal, le parachutage commençait.

Nous recevions des conteneurs de forme cylindrique.  

 

Saviez-vous ce que contenaient ces tubes ?

Ils pouvaient contenir de la nourriture (en petite quantité), du matériel de soin, des armes, des explosifs, du matériel divers. En général les munitions nous étaient envoyées dans de petites caisses métalliques larguées sans parachute ! Il fallait bien entendu être très vigilant pendant toute la durée de l’opération.

Lors du dernier parachutage nous avons reçu 102 conteneurs ! C’est dire que nous avions après beaucoup de travail pour tout ranger et tout nettoyer pour redonner au terrain son aspect ordinaire.

Nous stockions tout dans la grange et dès le lendemain tout repartait pour être distribué aux différentes compagnies.

Certains de ces conteneurs contenaient de l’argent. Ils étaient blancs. Je n’en ai jamais vu d’ouvert. C’est le haut commandement qui venait les récupérer très rapidement, en général.

 

Y a t-il eu des parachutages de soldats ?

 Non, pas à Fougères.

 

Vous n’avez jamais été repérés ?

Pas par les Allemands. Ils ne nous ont jamais attaqués.

 

L’envoi d’argent devait attirer des convoitises ?

 

Malheureusement oui. Et lors du dernier parachutage, nous avons subi une attaque qui, hélas, n’était pas Allemande.

Comme tous les soirs, j’avais placé six sentinelles en faction. La mission terminée, l’un des gars vient me voir et me dit :

 « - Edgard, je ne sais pas, mais il me semble que j’ai vu des silhouettes se déplacer dans la nuit.

-         Qui veux-tu qui se promène en pleine nuit. Il n’y a pas d’Allemands dans les environs. Ce doit être des visions.

-         Ah, écoute je ne crois pas. Il y a quelque chose qui n’est pas normal. »

Intrigué quand même, le lendemain soir, j’ai mis tout le monde en branle-bas de combat. Dans le village, des jeunes avaient organisé un bal clandestin. J’étais en bordure de route avec un gars d’Angoulême et sur le coup de minuit, nous avons vu passer l’accordéoniste: « Ah, le bal est fini, il n’a pas duré. »

Nous attendions toujours un éventuel parachutage depuis une dizaine de jours. Tout à coup des détonations déchirèrent la nuit.

Comme prévu, nous nous sommes repliés tous sur le village  cela sous le feu nourri de tirs incessants qui se déplaçaient en permanence. De peur de nous faire encercler, j’ai demandé à un volontaire de m’accompagner pour assurer notre protection. Nous avons  longé sans bruit une haie et  quand nous sommes arrivés à quinze mètres de la bordure du champ, nous avons vu surgir un  gars sur la route qui  a aussitôt commencé à nous « arroser » avec des tirs  de mitraillette en rafales. Heureusement  nous n’avons pas été touchés. A notre tour, nous avons vidé nos chargeurs  sans le toucher non plus mais l’obligeant à s’esquiver.

Nous sommes restés quelques secondes sous le choc, surpris et apeurés, mais très vite nous avons organisé la riposte et avons fait fuir nos adversaires inconnus.

Le parachutage n’a eu lieu que trois nuits après.

Nous savions qu’il n’y avait plus un Allemand dans le coin  et nous avons vite compris que c’était bel et bien l’argent qui avait motivé cette attaque qui aurait pu être assassine.

 

J’y pense encore quelquefois et c’est bien là, mon plus mauvais souvenir de toute cette période.

  

Et après qu’es-tu devenu ?

Par la suite, j’ai été versé dans une compagnie de garde de prisonniers. Je me suis retrouvé à Montendre (où j’ai connu Georgette). Dès la fin de la guerre, j’ai participé à l’encadrement des prisonniers affectés à la construction du Mémorial de Chasseneuil. J’ai aussi eu pour mission de transférer des prisonniers par exemple de Montendre à Epernay ce qui n’était pas simple surtout pour traverser Paris. Une autre fois je devais ramener deux prisonniers de Melun à  Poitiers et à l’arrivée personne ne voulait de mes prisonniers… Ces missions étaient loin d’être facile !  J’ai été ensuite désigné pour entrer à l’école militaire de Saint Maixent mais comme il manquait des cadres pour participer à la construction du camp militaire de Melun, je me suis finalement retrouvé affecté au 2ème régiment du génie à Melun.

C’est à Saint Germain en Laye que j’ai terminé mon temps d’engagement au grade de sergent.

De retour au pays, je me suis marié le 16 janvier 1947 avec Georgette.

 

 

 

Edgar pendant le chantier du Mémorial, photo de gauche : debout sur le talus ; photo de droite : debout juste derrière l'homme assis.

 

 

 

Le monument du Mémorial de la Résistance aujourd'hui.

 

Quel est ton meilleur souvenir de ces années ?

 

C’est la camaraderie, l’entente qu’il y avait entre nous et qui nous unissait. Nous vivions au jour le jour. Tout le monde était embarqué. C’est comme si il y avait eu un grand coup de vent qui était passé par là : « Allez, il faut y aller ! ». Nous vivions la fraternité.

 

Merci beaucoup Edgar pour ton témoignage. (Entretien réalisé à Vitrac  par Alain Bohère le 23/02/2011.)

 

Edgar et Georgette Bissirier

 

 

 

Remise du diplôme d'honneur aux combattants de l'armée Française par Alain Compin, Maire, à Vitrac le 8 mai 2010.

 

 

 

Remise de la croix de guerre du combattant à Chasseneuil le 11 novembre 2010 (Article de la Charente Libre du 12/11/2010).

 

 

D'autres faits de résistance eurent lieu à Vitrac. M. et Mme Blanchon se distinguèrent particulièrement en hébergeant clandestinement trois aviateurs américains dont l'appareil s'était écrasé dans un village des alentours. Grâce à cette protection et à cet accueil, les trois hommes purent regagner l'Angleterre début septembre 1944 et leur famille aux USA à la fin de ce même mois. Émile Blanchon était engagé F.F.I au maquis de Bir Hacheim (AS18) de septembre 1943 à octobre 1944.  À la sortie de la guerre, Émile Blanchon  deviendra Maire de Vitrac.

 

 

Le 19 juin 1944, une forteresse volante, bombardier américain, s'écrase à Jauldes suite, semble t'il, à une panne de moteur. Cet accident fit sept victimes parmi les membres de l'équipage mais trois soldats purent sauter à temps de l'appareil en parachute. Ils furent pris en charge par des villageois qui les cachèrent des Allemands partis à leur recherche. L'un d'entre eux, M. Privat, les emmena  dans un tombereau dissimulés sous des fagots en direction  de Chasseneuil puis de Vitrac pour rejoindre le maquis de Bir Hacheim dans un premier temps et l'Angleterre par la suite. C'est bien sûr dans le plus grand secret qu'ils furent accueillis  à Villeboeuf (hameau de Vitrac ) par M. Émile et Mme Germaine Blanchon.

Document extrait du fascicule "Chute d'une forteresse volante à Jauldes" réalisé par M. Robert Simonnaud, membre de la société archéologique et historique de la Charente .

  

 

Le 21 octobre 1951, Vincent Auriol, Président de la République, inaugure le mémorial de la Résistance de Chasseneuil. Emile Blanchon est présent (2ème à partir de la droite)

 

 

 

Un autre jeune vitracois, René Goursaud, s'était lui aussi engagé au maquis de Bir Hacheim. A la fin  des hostilités, il a participé aux combats de la poche de Royan.

"Royan, parmi les dernières villes de France encore occupées au début de 1945, est bombardée par l'aviation alliée le 5 janvier 1945 avant d'être libérée suite aux combats des 13 au 17 avril 1945 par ces mêmes troupes renforcées auxquelles se joignent des formations de l'armée d'Afrique, des unités de la 2e DB, des bataillons coloniaux et des maquisards."

 Extrait du site Chemins de mémoire

Voici des photographies d'excellente qualité de René Goursaud et de ses camarades prises à cette époque.

 

 

   

 

 

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